CONFERENCES DE L'ANNEE 2014

10 juin 2014 : Amiral Hervé GIRAUD « JUSTICE ET VÉRITÉ LE GÉNÉRAL GIRAUD : LE LIBÉRATEUR OUBLIÉ »

L’Amiral GIRAUD évoquera la mémoire de son Grand-père, le Général d’Armée HENRI GIRAUD, retraçant à grands traits la trajectoire de ce soldat de la République. Le Général Henri Giraud fut de tous les conflits que dut affronter la France pendant toute la première moitié du 20ème siècle et exerça une influence militaire considérable.

Le conférencier reviendra en particulier sur « l’œuvre historique du Général GIRAUD au cours du deuxième conflit mondial : la libération de la TUNISIE, celle de la CORSE, la Campagne d’Italie, la reconstruction d’une Armée française moderne, et la réunification de tous les Français combattants » Il lèvera le voile sur les véritables raisons de l’affrontement entre les Généraux GIRAUD et DE GAULLE qui se soldera par l’éviction du Général GIRAUD et la tentative d’assassinat dont celui-ci fut victime.

Il fournira également des explications sur le silence qui entoure l’œuvre de son grand-père, que « le gouvernement désignait à la veille de sa mort comme le LIBERATEUR DE LA PATRIE »

PRÉSENTATION DE L'AMIRAL HERVÉ GIRAUD : Après une enfance en Algérie au gré des affectations de son père qui commanda deux régiments au cours de la guerre d’Algérie, Hervé GIRAUD a suivi une scolarité au Lycée Hoche à Versailles puis au Prytanée Militaire de la Flèche.

Entré à l’école Navale en 1966, il a servi la Marine pendant 40 années bien remplies, au cours desquelles il a eu le privilège d’exercer cinq Commandements à la mer, dans l’océan indien, l’océan Pacifique, ou au sein de l’escadre de l’atlantique et de la force d’action Navale basée à Toulon. Il est diplômé de l’école de guerre et du cours supérieur interarmées, ainsi que du centre des hautes études militaires et de l’institut des hautes études de la Défense Nationale. Il a suivi l'enseignement de la « Kennedy School of Government » au sein de l’université américaine de Harvard.

Il a connu 5 affectations d’Officier Général :

D’abord, Adjoint au sous-chef relations internationales, puis sous-chef relations internationales de l’état-major des Armées auprès du Chef d’État Major Des Armées (CEMA) de l’époque, le Général Kelche. Nommé au commandement des forces maritimes et de la zone maritime de l’océan Indien, avant de revenir à Paris exercer les fonctions de directeur adjoint de la délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la Défense, successivement auprès de Monsieur Alain Richard puis de Madame Michelle Alliot Marie, Ministres de la Défense, il a enfin terminé sa carrière comme vice-amiral d’Escadre, Directeur de la coopération Militaire et de Défense au Quai d’Orsay.

L'Amiral Hervé Giraud est le petit fils du Général Henri Giraud, acteur principal de la libération de notre Pays du joug Nazi.


24 avril 2014 Madame Evelyne JOYAUX : « l'Enseignement en Algérie 1830-1962 »

On s'indigne souvent aujourd'hui de ce que, dans les anciens départements français d'Algérie, certains enfants fréquentaient les salles de classes alors que d'autres n'y allaient pas. Il aurait fallu, pour respecter en Algérie, en quelques dizaines d'années, des principes qui ne s'étaient imposés que très progressivement en France, construire partout des classes.

Il aurait fallu que des maîtres aussi nombreux que ces classes sachent d'emblée comment y enseigner à leurs élèves, qu'il s'agisse de citadins, des nomades de l'ouest Algérien, des habitants des villages ou des montagnes de Kabylie et de l'Aurès.

Il aurait fallu que les familles soient instantanément convaincues de l'intérêt qu'il y avait à scolariser leurs enfants dans l'école française ...

Comment «l'Instruction publique» aborda-t-elle la complexité du réel dans laquelle la question religieuse, le statut de la femme, la progression démographique entraient pour une grande part ? Quels furent les choix ? Les initiatives heureuses ? Les freins ? Comment tout cela a-t-il évolué entre 1830 et 1962 ? Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

Evelyne JOYAUX est née dans les Hauts-Plateaux - Docteur ès-lettres - Auteur d'un roman "Puisque l'ombre demeure" prix de l'Académie des Arts et Belles Lettres d'Aix en Provence - Auteur de la bande dessinée consacrée à l'histoire de l'Algérie française.

23 janvier 2014 Monsieur Pierre MONTAGNON : « l'Armée d'Afrique en 14-18 »


- Les origines de l'Armée d'Afrique ; apparition des troupes d'élite : zouaves, légionaires, tirailleurs ; - Sa mobilisation en 1914 ; mise sur pied de régiments de marche (4 divisions + division marocaine) - Sa participation au conflit : - Les grandes batailles du front métropolitain : la Marne, Verdun etc... ; - Orient et Moyen-Orient ; la victoire d'un enfant de Mostaganem ; - Front Marocain : Lyautey avec l'Armée d'Afrique sauve le Maroc ; - Ses sacrifices et ses titres : 60 000 morts et beaucoup de gloire.

(Extrait du livre « un drame algérien » d'Eugène Vallet (1947) conseiller général du département de Constantine. […] (citation) :

Les événements d'Aïn - Touta, en 1916, et de nombreux exemples qui se sont produits depuis, justifient les réserves faites par de nombreux officiers sur les recrues provenant du service obligatoire institué à la fin de la grande guerre de 1914 – 1918. Rappelons seulement, pour mémoire, le scandale qui eut lieu à cette époque et auquel mit fin Clemenceau : nous voulons parler des entreprises d'engraissement humain, fournissant aux familles bourgeoises des remplaçants, payés au poids, pour leurs enfants atteints par le tirage au sort.

En nous gardant de vouloir forcer la note, rappelons quelques chiffres, émanant de statistiques officielles :

Dans la tourmente de 14­ -18, l'Algérie a fourni à la mère­-patrie :

— 115.000 soldats d'origine française, soit 1/5 de la population ; — 157.000 soldats d'origine berbère, soit 1/30 de la population.

Les chiffes des tués ont été les suivants :

— 18.000 Français, soit 15,65 % des partants ; — 19.000 indigènes, soit 12,10 % des partants.

Par l'histoire des remplaçants, on peut déduire la place que prennent dans ces chiffres les représentants de l'élite musulmane qui se réclame de l'impôt du sang.

Le système de recrutement, institué en 1916, subsiste encore en 1946. Nous lisons, dans un communiqué du Ministère de la Guerre, daté de 1939 :

« Rapport entre le nombre des indigènes algériens inscrits et celui de la « population : 1,70 %. » « Rapport entre le nombre des incorporés et celui des inscrits indigènes : « 10 %. » « Pour la population française, ce dernier rapport est de 93 %. En France « métropolitaine, il est de 91 %. » « Sur 6.300.000 indigènes, il n'est pris, tous les ans, en moyenne, que 10.500 hommes pour le service militaire. Les indigènes bénéficient, à cet égard, d'une exonération de 85 % par rapport au service fourni par les citoyens français. »

Ajoutons à ces renseignements, qui sont officiels, que depuis novembre 1942, date de la reconstitution de l'armée de l'Empire, une légère modification a été apportée à ce régime, mais que de nombreux cas de dispenses ont été appliqués aux indigènes algériens, que ne connaissent pas les Français d'origine. C'est ce qui explique que pour les dernières campagnes de Tunisie, Italie, France et Allemagne, il a été prélevé, en Afrique du Nord — Maroc compris : 16 % de la population française d'origine, et 2 % de la population indigène. Et c'est ce qui souligne l'importance proportionnelle des pertes subies par ceux-là mêmes qui ont tout donné à leur Patrie et que l'on récompense en les chassant d'Algérie ..

Constatons, en outre, que l'on déforme singulièrement la vérité, en prétendant que notre défense nationale joue entièrement sur les contingents fournis par les indigènes.

[...] (fin de citation)


CONFERENCES DE L'ANNEE 2013

18 décembre 2013 Monsieur Jean-Christophe LEVEQUE « LA SCIENCE ECONOMIQUE A-T-ELLE UNE SOLUTION POUR SORTIR DE LA CRISE QUE NOUS TRAVERSONS ? »

Lors des précédentes crises mondiales, celle des années trente, ou celle des années soixante dix, les grandes théories économiques ont apporté des "méthodes" de sorties de crises aux gouvernements de l'époque (le keynésianisme pour la première et le monétarisme pour la seconde). Mais ces modèles semblent aujourd'hui épuisés.

Pour la crise des années 2010 que propose la science économique contemporaine ? A-t-elle seulement une solution ?

N'est-elle pas elle aussi en crise au point de maquer d'imagination pour concevoir une nouvelle procédure de relance ?

Jean-Christophe LEVEQUE est diplômé de « Sciences Po » Grenoble, professeur d'Economie et adjoint au Maire de Pommiers-la-Placette.


14 novembre 2013 Monsieur Hubert RIPOLL « Mémoire de là-bas » une psychanalyse de l'exil

« Mémoire de là-bas » est une plongée au cœur de la mémoire de trois générations de pieds-noirs afin de comprendre comment s’est transmise leur histoire. La première génération a eu une activité professionnelle et a fondé une famille en Algérie. La deuxième génération concerne de jeunes adultes avant l’exode de 1962. La troisième génération est née en France. L’ouvrage est construit à partir d’extraits d’interviews commentés.

Je ne suis ni historien, ni sociologue ou politologue, mais psychologue, et j’ai traqué les faits tels qu’ils ont été ressentis, imaginés, transmis à la descendance et reçus par elle. Cette incursion dans le souvenir révèle les représentations d’un là-bas disparu. Également les silences qui ont privé les jeunes générations de leur mémoire et de leur histoire.

Pourtant, malgré cette absence de paroles, la troisième génération a accompli sa résilience. Cinquante ans après l’exode des pieds-noirs, « Mémoire de là-bas » donne enfin les clés qui permettent de comprendre l'exil que nous avons subi.

Hubert Ripoll, né en 1947 à Philippeville, enseignant la psychologie à l’université de Marseille, signe une enquête passionnante sur l'exode de ces pieds-noirs qui ont fui l'Algérie avec le sentiment d'abandon.

Pour comprendre les mécanismes de la mémoire transgénérationnelle lors de l'exil.


8 octobre 2013 Monsieur Wolf ALBES « UNE HISTOIRE SOUTERRAINE »

« Il y a eu en Algérie deux histoires : « Une histoire apparente, celle du colonialisme – dont nous n'avons pas été les responsables, mais les instruments, puisque la conquête est née d'une volonté de la métropole et que nous avons vécu sous les lois françaises.

« Et d'autre part, là où les communautés se rencontraient chaque jour, une autre histoire cachée, souterraine, connue de nous seuls, faite souvent de compréhension, d'écoute, de tendresse, d'amour et de nostalgie.

« Il faut enfin révéler à tous ceux qui l'ignorent que nous avons ensemble, en frères d'armes, remporté la victoire de Cassino – qui rendit à l'armée française son honneur honteusement perdu dans la déroute de 1940 – et rappeler à ceux qui semblent l'avoir oublié que la France a été libérée, du Nord au Sud et du Rhin au Danube, par une armée hétérogène et métissée, faite de blancs, de noirs, de musulmans, de juifs, de chrétiens et d'athées. C'est ce que les morts essaient de dire aux vivants. »

Jean Pélégri (d'après l'avant-propos de Jean Pélégri à la nouvelle édition de son roman : les oliviers de la Justice, Ed. Atlantis, 1999) .

A partir des écrits de Jean Brune, Michèle Lambert, Anne-Marie Lorentz, Jean Pélégri, Marie-Louise de Pena, et Hélie Denoix de Saint Marc, Wolf ALBES rappellera les points forts de cette histoire souterraine trop souvent méconnue de nos concitoyens, occultée par les medias, et qu'il est important de transmettre à la postérité.


28 mai 2013 Monsieur Alain LARDILLIER « LES SAINT—SIMONIENS EN ALGERIE AU XIX° SIECLE » Idées neuves et modernité économique LAMORICIERE, JALABOT, ARLES-DUFOUR et les autres...

Alain LARDILLIER nous rappellera les principes de cette doctrine, nous en présentera ses adeptes, et leur rôle dans la construction de l'Algérie Française au XIXème siècle. Il nous présentera aussi les saint-simoniens militaires : LAMORICIERE, BEDEAU, MARENGO, CAVAIGNAC, RICHARD, les grandes réalisations de saint-simoniens civils : Mines, travaux publics, chemins de fer, banques, et les noms qui s'y rattachent.

Il finira par d'autres personnages moins connus, et enfin par un portrait du docteur WARNIER.

Biologiste, Alain LARDILLIER est né à Alger en 1947 ; il a fait ses études secondaires au lycée Duveyrier de Blida, puis aux facultés de Médecine-Pharmacie de Clermont Ferrand et de Paris, et a pris sa retraite en 2002.

Auteur de livres sur l'Histoire de l'Algérie de 1830 à 1914, en particulier dans les domaines du peuplement et de l'agriculture, Alain Lardillier est membre du cercle algérianiste de Bordeaux.


18 avril 2013 Monsieur Bernard SASSO : « La Crise antisémite de 1898 en Algérie »

A la fin du XIXe siècle, en pleine Affaire Dreyfus qui secoue la France de façon dramatique, l'Algérie est à la même période traversée par l'une des plus graves crises antisémites de son histoire. Et cela malgré la présence millénaire de la communauté juive en Algérie.

Les figures emblématiques de cette crise sont Edouard Drumont auteur du célèbre livre « La France juive » et qui sera élu en 1898 député d'Alger et l'énigmatique Max Régis le jeune maire d'Alger.

Le conférencier s'attachera à montrer quels sont les ressorts profonds de cette crise qui reflète sur le sol algérien la grande crise dreyfusarde mais aussi ses éléments originaux qui la rattache à la présence française en Algérie. Le conférencier M. Bernard SASSO est docteur en histoire des relations internationales de l'Université de Paris 1 Sorbonne et docteur en histoire de l'Université du Pays de Galles. Il est l'auteur d'ouvrages sur l'Algérie (où il est né) et sur la Grande-Bretagne où il a longtemps résidé. Il a donné de nombreuses conférences tant en France qu'à l'étranger.


12 mars 2013 : Monsieur Wolf ALBES « Les écrivains Pieds-Noirs face à la guerre d'Algérie » (titre de son dernier ouvrage qui lui a valu le prix Algérianiste 2012)

Wolf Albes, aujourd'hui Maître de conférences à l'Université d'Augsbourg (Faculté des lettres romanes), s'est intéressé à l'histoire des Français d'Algérie et surtout à notre littérature alors qu'il était encore étudiant.

Il a soutenu sa thèse de doctorat sur le rôle d'Albert Camus pendant la guerre d'Algérie. Il a fondé les « Editions Atlantis » en vue d'éditer, ou de rééditer, des œuvres littéraires pieds-noirs. Il assura enfin la traduction et la publication en Allemand des « Champs de braise » et de « Les sentinelles du soir » du Commandant Hélie de Saint Marc.

Autant dire que son parcours est sans exemple, sans doute même parmi les universitaires français qui ont très rarement une connaissance aussi approfondie de nos textes. Wolf Albes nous présentera donc le résultat de ses recherches en mettant l'accent sur la nouvelle d'Albert Camus « l'Hôte », sur les récits de l'épopée de la colonisation avec les romans de Janine Montupet, enfin sur l'ouvrage de Jean Brune « Cette haine qui ressemble à l'amour».



13 janvier 2013 : Monsieur Gérard CRESPO « Les Italiens en Algérie 1830-1962, Histoire d'une migration »

En 1889, à la veille de la loi de naturalisation de cette même année, la communauté italienne en Algérie était numériquement la deuxième communauté euro-étrangère derrière les Espagnols.

La migration italienne, très ancienne, avait commencé dès 1830 avec le débarquement des troupes françaises. Si la loi de naturalisation automatique de 1889 absorbe dans la société française un grand nombre de ressortissants de la péninsule, le courant migratoire reste vivace jusqu'à la première guerre mondiale. Après 1918, avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini, la migration se tarit quelque peu même si on assiste à l'arrivée de réfugiés politiques et de représentants du Duce qui cherchent à traquer les opposants au régime.

La seconde guerre mondiale interrompt la migration.

Le propos de la conférence est de tenter de répondre aux questions suivantes : qui étaient les migrants du XIX° et du début du XX° siècle ; d'où venaient-ils ? Où se sont-ils fixés en Algérie et comment se sont-ils intégrés dans la société française ? Nous essaierons de déterminer dans quelle mesure ils sont toujours un élément important des composantes de « l'identité pieds noirs ».



Né en 1951, Gérard Crespo est docteur en Histoire, spécialiste des migrations en Méditerranée Occcidentale. Il a publié plusieurs ouvrages dont « Les Espagnols en Algérois » chez l'Atlanthrope en 1991, « Les rapatriements dans le Midi de la France » chez Mémoire de Notre Temps en 2010 et « Les Italiens au Maghreb, Algérie Tunisie 1816-1962 » chez « Mémoire de Notre Temps » en 2011. Il a également donné des articles sur R. Randau, G. Audisio et A.Camus. Il prépare un ouvrage sur « les Espagnols au Maroc, 1859-1975 ».


13 décembre 2012 : Monsieur Jean MONNERET « Le bilan de l'activité de Mgr. DUVAL en Algérie »

Le bilan de l’œuvre de Mgr L..E. DUVAL à la tête de l’Episcopat algérien entre 1946 et 1996. Mgr Duval, sa personnalité.

Ses activités.

Ses positions à la fin de l’Algérie française.

Le bilan politique et religieux d’un prélat qui fut à l’avant-garde du soutien au FLN et porte une responsabilité dans ce qui s’est passé après l’indépendance. Jean MONNERET est né à Maison Carrée à Alger. Il fait ses études au lycée Bugeaud, à l’Université d’Alger et à Paris Sorbonne. Historien Docteur de l’Université. Diplômé de l’INALCO. Conférencier et écrivain, il a commencé à écrire sur l’Algérie en 1987 :
- La phase finale de la guerre d’Algérie ( L’Harmattan)
- La tragédie dissimulée : 5 juillet 1962 Oran (Michalon)

Il a participé à plusieurs ouvrages collectifs dont :
- Le livre blanc de l’Armée française en Algérie (Contretemps)
- Réplique à l’amiral De Gaulle ( Ed. du Rocher)

Il prépare actuellement un livre sur le massacre de Mélouza perpétré par le FLN en mai 1957.


9 octobre 2012 : Monsieur Jean-Pierre FILLARD : « L'Histoire connue et moins connue des facs d'Alger »

Tous ceux qui sont passés au moins une fois à Alger n'ont pu manquer de voir ce bâtiment imposant et solennel qui dominait la rue Michelet et que nous appelions "les facs". Cependant, peu de gens connaissent la génèse des Facultés, depuis la prise d'Alger en 1830 jusqu'à l'abandon de 1962. C'est cette aventure ancienne puis plus récente de l'Enseignement Supérieur en Algérie qui est évoquée. Cette histoire, évidemment, est intimement liée à celle de notre province dans ses bons et mauvais jours.

Jean-Pierre FILLARD : Né à Bône mais algérois de longue date. Physicien issu de la faculté des Sciences d'Alger. Soutient une thèse d'Etat à l'Institut d'Etudes nucléaires de Montpellier en 1967. Professeur au Centre d'Electronique de Montpellier. A la retraite depuis 1998. Professeur Emérite de l'Université de Montpellier II. Créateur du site Internet du cercle Algérianiste de Montpellier et de celui du CNFA.



22 mai 2012 : conférence de Monsieur Jean-Christophe LEVEQUE, professeur d'économie, diplômé de SciencesPo Grenoble : « La dette publique gouverne-t-elle le monde ? »

Les choix électoraux avaient autrefois un impact sur les décisions gouvernementales. désormais, dans de nombreux pays c'est la gestion de la dette qui préside aux principales décisions politiques : recrutement des fonctionnaires, organisation d'épreuves sportives, investissement en infrastructures, taux d'impositions, etc...

Quels sont les mécanismes économiques qui ont provoqué ce basculement ? Comment fonctionne cette gestion de la dette publique ? Quelles seront les conséquences de cette prise de pouvoir ?

Jean-Christophe LEVEQUE est diplômé de Sciences Po Grenoble, professeur d'Economie et adjoint au Maire de Pommiers-la-Placette.



En hommage à Henry Baconnier, qui nous a quittés le 12 avril dernier, la conférence a été précédée à 16h30 par la projection du montage "le Souvenir est une Patrie", qui présente les affiches publicitaires de ce grand éditeur algérois, sur des textes de Gabriel Audisio extraits de "l'Opéra fabuleux", de "Ulysse" et de "Jeunesse de la Méditerranée."


13 mars 2012 : Monsieur le Colonel BENESIS DE ROTROU « Algérie – Les fondements historiques de l'amitié franco-algérienne, et les cinq occasions de paix manquées »

Né en 1932, au milieu d'une famille d'officiers, le lieutenant-colonel Armand Bénésis de Rotrou arrive en Algérie au début de 1956 comme jeune officier et participe aux opérations à la tête d'une section de combat, puis d'une unité de harkis. En 1959, il devient officier adjoint au célèbre commando « Georges » Après 1962, il est affecté à la Légion étrangère dans les rangs de laquelle il sert en Algérie et au Sahara désormais indépendants, et participe à la campagne du Tchad en 1969. En 1983, il quitte l'Armée sur sa demande, et poursuit une deuxième carrière civile à l'étranger. Deux fois blessé et titulaire de six citations, le lieutenant-colonel Bénésis de Rotrou est commandeur de la Légion d'honneur. Officier ayant servi dans des unités de quadrillage et de harkis comportant de nombreux rebelles ralliés, il a vécu cette période de la guerre et de l'après-indépendance au sein d'une population autochtone qu'il a bien connue et à laquelle il s'était profondément attaché. Gardant en lui une blessure jamais refermée à ce jour, au souvenir de ses frères d'armes de toutes origines tombés au combat ou exterminés, il témoigne de cette guerre gagnée sur le terrain et dans la conquête des âmes, mais perdue politiquement. Il affirme aussi que cinq occasions de paix ont été manquées, et atteste enfin, vérité mal connue, que la France aurait pu quitter l'Algérie la tête haute, en léguant un pays prospère et ami à ses habitants. L'orateur actuellement hospitalisé, a tenu à réaliser un enregistrement par téléphone, ainsi, vous entendrez sa voix. C'est un témoignage précieux, qui sera accompagné de la projection de photographies, dont celles que le colonel nous a communiquées, et celles aussi transmises par un photographe amateur de son unité, Arthur Smet, que nous remercions chaleureusement.


24 janvier 2012 : Marie-Thérèse COHEN-ADAD : « Le rôle du pétrole dans la perte de l‘Empire colonial français et plus particulièrement dans la perte de l’Algérie française. »



Comment l’hégémonie pétrolière britannique du XIXème siècle s’est muée en une hégémonie anglo-américaine. La main mise du pétrole sur la politique économique des nations. Rôle du pétrole dans les échecs coloniaux français (la France quitte le Levant, la France au banc des accusés, la France perd ses acquis au Fezzan, la France quitte l’Afrique du nord). Marie-Thérèse Cohen-Adad, est née à Alger, où elle fit l’intégralité de ses études, secondaires puis supérieures. Après le collége de l’avenue Pasteur et Math-Elem. au lycée Delacroix, elle intégra l’Université d’Alger, où elle obtint une licence puis un doctorat ès-Sciences. (en Physique-Chimie). Elle fut alors nommée Maître-Assistante à l’Université d’Alger où elle commença, à enseigner. En 1962, elle fut nommée dans sa discipline, Professeur de Physique-Chimie (Thermodynamique), à l’Université Claude Bernard Lyon1, sur le campus de La Doua. Son époux, aujourd’hui disparu, était Directeur d’un Labo. de Phys-Chimie générale, associé au CNRS, à Lyon1. A l’origine de l’élaboration des carburants de la fusée Ariane, et des Etablissements Industriels de la SNPE, il fut, comme Marie-Thérèse (administratrice du Cercle de Lyon), un Algérianiste convaincu. Et le pétrole dans tout cela ?????.. Marie-Thérèse Cohen-Adad, avait 2 passions annexes : la (géo)politique, l’histoire et donc le Pétrole dans sa dimension historique. La boucle est ainsi bouclée.




CONFÉRENCES de l'année 2011



13 décembre 2011 Monsieur Bernard SASSO « Louis BERTRAND et l'Algérie »

Louis BERTRAND est aujourd'hui un écrivain très peu connu. Pourtant, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, ses romans comme « le sang des races », « Pépète et Balthazar », ont été les premiers à mettre en scène le petit peuple de l'Algérie coloniale. La conférence traitera de la vie et de l'oeuvre de cet écrivain à juste titre considéré comme le fondateur de la tradition littéraire algérienne. Bernard SASSO est né à Stora près de Philippeville. Il est licencié et maître en histoire d'Université de Provence, docteur en histoire des relations internationales de l'Université de paris I Panthéon Sorbonne et docteur en histoire de l'Université du Pays de Galles.

Bernard Sasso est l'auteur de plusieurs ouvrages : « Contes et récits d'un village d'Algérie : Stora » « Le tunnel sous la Manche : chronique d'une passion franco-anglaise », préfacé par Margaret Tatcher et François Mitterand. Il a aussi publié plusieurs articles sur l'Algérie : « les pêcheurs italiens en Algérie 1830-1962 : quelques éléments pour une approche économique et sociologique » (en collaboration avec Gérard Crespo), « Naissance et petite enfance à Stora : Socialibité et traditions », « le légendaire populaire d'une communauté de Pieds-Noirs » : récits de l'immigration des pêcheurs de Stora. Il a donné plusieurs conférences au Cercle algérianiste de Toulon. Il est à l'heure actuelle professeur d'histoire et géographie à Toulon.


17 novembre 2011 Monsieur Jean-Pierre PISTER « Camille SAINT-SAËNS et l'Algérie »

Le compositeur Camille Saint-Saëns (1835-1921) a effectué 19 séjours en Algérie et est décédé à Alger en décembre 1921. Plusieurs de ses compositions trouvent leur inspiration en Algérie, en particulier, la « Suite algérienne » composée en 1880. Le conférencier se propose d’étudier, images à l’appui, les différents séjours de Saint-Saëns en Algérie avec la projection de nombreuses vues d’Alger au tournant des XIX° et XX° siècles. Il étudie aussi l’inspiration « algérienne » et orientaliste qui imprègne certaines œuvres telles que la Suite algérienne, la fantaisie Africa pour piano et orchestre et le cinquième concerto pour piano. Il évoque, enfin, les obsèques algéroises du compositeur célébrées par Mgr Leynaud, Archevêque d’Alger en décembre 1921, ainsi que le culte dont Saint-Saëns a été l’objet dans la vie musicale des cités d’Algérie jusqu’à la guerre de 1939. Jean Pierre PISTER : Né le 29 juillet 1945 à Sedan (Ardennes). Marié à une Oranaise, Danielle Pister-Lopez, elle-même conférencière au Cercle algérianiste. Reçu 8ème à l’Agrégation d’Histoire. Professeur de Chaire supérieure. Enseigne, depuis vingt-six ans, l’Histoire en Khâgne au lycée H. Poincaré de Nancy (préparation aux concours des ENS et des IEP). Auteurs de plusieurs articles d’Histoire et de musicologie et co-auteur d’un ouvrage sur le Lycée Poincaré. Président de l’Association Khâlligrammes, qui organise des cycles de conférences à Nancy. Vice-président et webmaster du Cercle Lyrique de Metz. Secrétaire adjoint du Cercle algérianiste de Champagne-Grand-Est.


4 octobre 2011 Monsieur Philippe LAMARQUE « LES UNITES TERRITORIALES EN ALGERIE »

1) Génèse des UT - Toussaint Rouge – laborieuse mise sur pied après 1955 - Tardif acte de naissance : anomalie d'une troupe supplétive composée de soldats réguliers - Une identité locale bien trempée. Des miracles malgré la pagaille - Un effort colossal au regard des ressources démographiques - L'enlisement de l'année 1959.Jean Pierre PISTER - Le drame des barricades - Quel bilan ? Quelles perspectives ? 2) témoignages de vétérans et de témoins 3) Histoire : les ancêtres de la territoriale Philippe LAMARQUE a 48 ans, il est chevalier des palmes académiques, docteur de l'école des Hautes Etudes, docteur ès-sciences juridiques , il a publié une vingtaine de livres. L'Académie Française, l'Académie des Sciences Morales et Politiques, le Centre National du livre et plusieurs autres institutions culturelles ont conféré des prix à ses publications. Nombre d'entre elles ont été acquises par des médiathèques dans le monde, dont la Mazarine, vingt-quatre bibliothèques publiques de la ville de Paris et dix-sept universités en France. Cet auteur a publié une centaine d'articles de presse pour la communauté scientifique internationale et pour le grand public ; il a participé à des enregistrements de disques et à des tournages de films comme conseiller historique et ethnographique ; il a répondu à plus de deux cents interviews (télé, radio, presse, site en ligne). Plusieurs médias de proximité culturelles et des sociétés savantes le convient à animer des causeries.


31 mai 2011 : Madame Evelyne JOYAUX « Le rôle des femmes dans l'implantation de la France en Algérie – Ce rôle a-t-il généré un type féminin spécifique ? »

Chaque année en France, une journée est dédiée à la femme. La revendication pour la stricte égalité avec les hommes, quelle que soit l'intransigeance des féministes, ne suffit peut-être pas à justifier cet hommage. Seule la reconnaissance implicite d'une façon d'être et d'agir féminine lui donne un sens. De la même manière, peut-on mettre en évidence le rôle des femmes dans la création et dans la vie des villages d'Algérie lorsque la France s'y est implantée ? Quel a été le rôle des femmes dans les relations qui s'établissaient entre des personnes d'origines différentes, et par conséquent dans la création et l'évolution d'une société nouvelle ? A l'inverse, peut-on montrer que la vie des femmes d'Algérie déterminée par deux ruptures a façonné des personnalités identifiables aujourd'hui encore dans les familles ? Il ne s'agit donc pas d'établir une liste des figures féminines extraordinaires, originales, célèbres ou particulièrement méritantes. Il faut par contre s'interroger sur l'importance du rôle joué quotidiennement par les femmes, aux côtés des soldats, des défricheurs, des bâtisseurs. Ce rôle serait-il à l'origine de ce « germe d'inconnu », dont parlait l'historien E.F. Gautier quand il évoquait la création en Algérie d'un « monde nouveau auquel il fallait laisser le temps de grandir » ? Evelyne JOYAUX est née dans les Hauts-Plateaux - Docteur ès-lettres - Auteur d'un roman "Puisque l'ombre demeure" prix de l'Académie des Arts et Belles Lettres d'Aix en Provence - Auteur de la bande dessinée consacrée à l'histoire de l'Algérie française.



6 avril 2011 : Monsieur Jean-Pierre HOLLENDER « Plaidoyer pour un peuple innocent »

Essai sur les responsabilités qui ont déclenché les évènements d'Afrique du Nord. Le conférencier explique, au moyen d'exemples précis, comment les gouvernements français successifs ont permis, voire aidé, le maintien d'un système politico-administratif en Algérie, en laissant la presse en général, présenter les Français d'Algérie comme seuls responsables du drame algérien.

Le conférencier : Jean-Pierre HOLLENDER Né le 27 janvier 1937 à Constantine. Pied-Noir à la quatrième génération d'une famille originaire de Moselle, exilée dans le constantinois à la suite de la défaite de 1871. Il fait des études de lettres classiques au lycée de Constantine puis de droit à la faculté d'Alger (certificat de législation nord-africaine et de droit musulman appliqué). Son sursis est résilié à la suite des journées des barricades de 1960. Rapatrié en métropole en septembre 1962. Cadre de banque de 1963 à 1974. Il crée en 1974 la première maison d'édition au service des écrivains d'Afrique du Nord et ce jusqu'à ce jour. Il a écrit différents ouvrages, tant romans qu'essais et poésie.


15 mars 2011 : Projection privée du film « Délice Paloma » du réalisateur Nadir Moknèche (droits audiovisuels acquittés auprès de la SACEM et de l'éditeur du film)

Ce film est remarquable à plus d'un titre. Dans un récit crédible et touchant, il montre les destins croisés de l'Algérie et des Algériens dans un pays marqué par l'antiquité romaine et par la présence française. Pays désemparé par les espoirs déçus d'une indépendance récente, que les attraits de l'islamisme radical viennent vider de sa substance avant même qu'elle ait donné le moindre fruit. Le personnage principal qui s'est donné le nom du pays, ne recule devant aucune combine pour survivre dans l'Algérie d'aujourd'hui : La remarquable Biyouna, dans le rôle de « Madame Aldjéria », illumine cette comédie dramatique. Ce film montre avec justesse l'histoire de ce pays et de ses habitants. Les personnages nous touchent parce que leurs destins auraient pu être les nôtres, lorsque, Français d'Algérie, nous tentions de construire un pays que son formidable potentiel historique, économique, géographique, semble condamner à l'impossible réalisation des rêves qu'il suscite. Il nous sera difficile de n'être pas émus par ce film honnête, humain, parfois drôle, jamais donneur de leçons, ni partisan. En un mot, juste.


9 février 2011 : « Tipasa de Maurétanie » par François COLINET ;

« Il n'est pas de ruines qui s'offrent dans un cadre plus séduisant que celles de Tipasa. On devient ici archéologue, même quand on n'a pas la vocation, ne serait-ce que pour se donner un prétexte à de charmantes promenades dans un des sites les plus pittoresques de l'Algérie » disait Stéphane GSELL.

Et Serge LANCEL ajoutait : « Ruines romantiques, blotties sous les pins et les oliviers, ou dressées vers le ciel sur les falaises, les vestiges antiques de Tipasa racontent avec une persuasive douceur le mûrissement réussi d'une civilisation issue d'influences diverses, sur ces rives fortunées de l'Afrique méditerranéenne. »

Pour bien commencer l'année, le cercle algérianiste de Grenoble vous propose de nous retrouver, le temps d'une conférence, à Tipasa, dans le cadre d'une visite audiovisuelle des ruines romaines organisée par son secrétaire.


CONFÉRENCES de l'année 2010

23 novembre 2010 : « Pourquoi une "fin des temps" - Fragment d'histoire des Chrétiens en Algérie » par Monseigneur Pierre BOZ ;

Conquête et colonisation, affrontement des communautés, drame de la guerre et de l'exil... Comment appréhender cette histoire, sans juger les choix des uns et des autres ? L'histoire des chrétiens d'Algérie est une mémoire blessée. Comment évoquer le martyre et les disparus, parler de personnalités comme Mgr Duval ou Christian de Chergé , prendre en compte le sort des chrétiens kabyles ... Autant d'aspects que Monseigneur Pierre Boz prend à bras le corps. Quitte parfois à poser des questions difficiles... Monseigneur Pierre Boz a vécu une grande partie de sa vie en Algérie, initié au monde berbère par des années passées chez les Pères Blancs. Comme des centaines de milliers de Français d'Algérie chrétiens, israélites, musulmans, qui ne pouvaient plus vivre dans ce pays après 1962, il a connu l'exode, et une « fin des temps ». Il témoigne.


19 octobre 2010 : « Albert CAMUS et l'Algérie » par France DAVID ;

« J'ai ainsi avec l'Algérie une liaison qui sans doute n'en finira jamais... » Il est vrai que l’Algérie est omniprésente dans l’œuvre de Camus. Ce dialogue permanent avec notre terre d’Afrique sera heureux, difficile, douloureux, voire désespéré. Camus éprouve un attachement sincère, viscéral à sa terre natale. Mais le drame algérien l’atteint dans sa chair la plus profonde. Ce sera alors pour lui la déchirure et la triple incompréhension. La conférencière France DAVID, née LASTES, est originaire de Bône dans l’Est algérien. Après ses classes secondaires au Lycée Mercier de cette ville, elle suit à la faculté d'Aix-en-Provence des études de Lettres Modernes. Professeur de français elle enseigne dans différents établissements à Lyon, Saint-Etienne, Pierrelatte, Grenoble. France DAVID est membre du Cercle Algérianiste de Grenoble depuis sa création.


10 septembre 2010 : « L'école d'Alger, mythe ou réalité ? » par Jean-Claude XUEREB ;

Bien loin d'être ce « désert culturel » dont certains voudraient accréditer l'image, l'Algérie a connu, dans la première moitié du XXème siècle, de l'école algérianiste à une hypothétique « école d'Alger » un important développement de la vie littéraire et artistique, encore accru après la coupure avec la métropole en 1942. Nombreux furent les écrivains, « frères de soleil » de toutes origines se revendiquant par naissance ou par adoption de ce même terroir, à participer à ce remarquable essor culturel, malgré les lézardes annonciatrices d'une douloureuse fracture. Jean-Claude XUEREB a été, dès son adolescence, un témoin passionné, puis un modeste participant de ce mouvement. Le conférencier : Né en 1930 à La-Redoute, dans une famille ouvrière aux lointaines origines espagnoles et maltaises, implantée en Algérie au XIX siècle, ancien élève du lycée EF Gautier, il poursuit des études de droit jusqu'au niveau du doctorat à la Faculté de Droit d'Alger. Une brève rencontre avec Albert Camus en 1948 sera déterminante. En 1953, il obtient le prix Lélian de poésie à Alger. A la faculté, il lie amitié avec Jamel Eddine Bencheikh, traducteur du conte persan des Mille et une Nuits.


25 mai 2010 : « Comment l'Afrique du Nord est devenue romaine » par Jean-Pierre PISTER ;

Un survol historique rapide de l'Afrique du Nord antique de la fondation de Carthage jusqu'au début de la conquête romaine (814 -145 avant Jésus-Christ). L'organisation de l'Afrique du Nord en provinces romaines. Une Afrique romaine qui devient un élément essentiel de l'Occident méditerranéen à l'époque impériale : la prospérité économique et l'essor des villes. L'émergence d'un christianisme nord-africain de Tertullien à Saint-Augustin. Le conférencier Jean-Pierre PISTER, né en 1945 à Sedan, est Professeur de Chaire supérieure, agrégé d'histoire. Il enseigne l'Histoire en khâgne à Nancy, et prépare les étudiants à Bac + 2 au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure. Son enseignement comporte, notamment, de l'histoire ancienne et de l'histoire contemporaine. Il a souvent été amené, en fonction des questions inscrites au programme du concours, à initier ses étudiants à l'histoire de l'Afrique du Nord, celle de l'antiquité comme celle des 19ème et 20ème siècles, et l'histoire de l'Afrique du Nord présente pour lui un intérêt particulier. Auteur de plusieurs articles d'Histoire et de musicologie, co-auteur d'un ouvrage sur le Lycée Poincaré, il est aussi président de l'association « Khâlligrammes » qui organise des cycles de conférences à Nancy, et il est membre du comité directeur et conseiller artistique du Cercle Lyrique de Metz. Son épouse Danièle, universitaire d'origine oranaise, nous avait charmés en février 2009 lors d'une magnifique conférence sur l'Opéra d'Oran.


28 avril 2010 : « La guerre d'Algérie, une exigence de vérité » par le Général PICHOT-DUCLOS ;

« Il faut être fidèle à la vérité, même si notre patrie est en cause. Tout citoyen a le devoir de mourir pour sa patrie, mais nul n'est tenu de mentir pour elle » disait Montesquieu. La guerre d'Algérie a marqué une génération. 1 750 000 Français y ont combattu et parfois laissé leur vie. Un million de Pieds-Noirs ont dû tout abandonner, leurs biens, leurs cimetières. Elle a rompu une cohabitation séculaire entre des communautés profondément attachées à cette terre. Un demi-siècle après sa conclusion, elle reste toujours un enjeu mémoriel, politique et identitaire.

Le conférencier : Jean PICHOT-DUCLOS Né en 1935, Saint-Cyrien de la promotion Laperrine (1956-58), le général Jean Pichot-Duclos a partagé sa carrière entre l’Algérie (1959-62), les troupes alpines (il a commandé le 27°BCA) et surtout le renseignement militaire. Il servit notamment à Prague et Varsovie comme attaché militaire, ainsi qu’à Strasbourg au 2° bureau de la 1° Armée puis à la tête de l’Ecole de Renseignement des Armées (EIREL). Il a quitté l’Armée en 1992. De 1992 à 1997, au sein de la Holding DCI, il crée une équipe d’Intelligence économique puis, à l’ESLSCA en 1997, l’Ecole de Guerre Economique (EGE). Auteur d’un ouvrage « Les guerres secrètes de la mondialisation » (Lavauzelle 2002) et de nombreux articles consacrés au renseignement et à l’Intelligence économique, publiés en particulier par la Revue de Défense Nationale. Diplômé de l’INALCO (Langues O), ancien élève de Sciences Po Paris. Breveté de l’enseignement militaire supérieur, breveté parachutiste et des troupes de montagne, il est Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre National du Mérite, et décoré de la croix de la Valeur militaire.


16 mars 2010 : « l'oeuvre agricole en Algérie » par Pierre FERNEZ ;

Un Grand reporter avait entamé en septembre 1962 une série d'enquêtes sur l'Algérie abandonnée deux mois plus tôt par la France. Un haut fonctionnaire français lui servit de guide et s'exprima ainsi : « L'Algérie était un pays démuni, primitif et stagnant à notre arrivée. L'immobilisme séculaire musulman était accru par une conception contemplative de l'existence. Naturellement pauvre, le pays était l'un des plus arriérés du monde. Je vais vous le présenter tel que nous l'avons laissé en remettant nos pouvoirs le 5 juillet 1962. » Le fonctionnaire ouvrit un tiroir et en tira une grande carte avec tableaux qu'il déplia. « Parcourons ces chiffres. Oh ! C'est moins spectaculaire qu'un flot de calomnies ou de promesses. Mais c'est notre fierté. Sur les 21 millions d'hectares de l'Algérie, 13 millions, soit 62 % sont cultivés. Forêts, steppes, grands parcours de troupeaux composent le reste. Cela c'est le chiffre clé. C'est le sceau de notre colonisation. On peut jouer avec bien des statistiques mais pas avec celle-là... » Pierre FERNEZ nous présentera l'histoire de l'agriculture française en Algérie depuis la conquête, et nous décrira l'infrastructure traditionnelle à notre arrivée, les implantations, le développement de l'élevage, de la viticulture, des agrumes... et fera le point de la situation en 1962 et aujourd'hui. Le conférencier : Pierre FERNEZ : Lycée de Ben Aknoun – El-Biar à Alger - Ecole régionale d'agriculture de Sidi Bel Abbès puis Maison Carrée. Conseilller agricole (1963-03) à la chambre d'agriculture du Var, sur le secteur de Saint-Tropez, de la basse vallée de l'Argens et de Fayence. Ancien président de la chambre économique Maures-Esterel, président des amis de l'Esterel, Président de l'association de Valescure-Fréjus-St-Raphaël et de la commission régionale Environnement-Cadre de vie.


26 janvier 2010 : « les évènements de Mai 1945 » par Roger VETILLARD ;

Après la relation des faits à partir du 8 mai (la rébellion musulmane puis sa répression), le conférencier s'attache à en exposer le contexte, les hommes et les organisations qui ont fait les évènements. Il s'attarde sur le bilan des victimes de ces journées, bilan qui fait toujours l'objet de controverses, et il termine en évoquant ces faits qui appartiennent à l'histoire mais qui restent un sujet toujours présent dans le débat politique national et international par les polémiques sur le nombre des victimes, la responsabilité des uns et des autres et l'exigence de repentance unilatérale qui est présentée par l'Algérie à l'Etat français. Roger Vétillard est pneumologue à Toulouse. Issu de familles sarthoise et italienne arrivées au milieu du XIXème siècle en Algérie, Roger Vétillard est né à Sétif où il a vécu jusqu'en 1962. Il a eu plusieurs membres de sa famille parmi les victimes des évènements de mai 1945 à Sétif et Périgotville. Il a tenté de mieux savoir et comprendre ce qui s'est passé dans sa région natale pendant ces journées d'insurrection face aux flots d'informations contradictoires et parfois farfelues, et en l'absence d'étude historique exhaustive et objective des historiens français. Dans cette recherche, il a pu recueillir de nombreux témoignages inédits de toutes provenances (pieds-noirs, français-musulmans, et algériens de Sétif, Guelma, Kerrata, Périgotville, militaires des trois armes qui ont participé à la répression des émeutes...) et il a consulté une impressionnante bibliographie. Ce travail commencé en 1999 se concrétisera en fin 2006 par la parution d'un livre intitulé « Mai 1945 : de Sétif à Kerrata et Guelma – Eléments pour un diagnostic historique » et préfacé par Guy Pervillé, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Toulouse – Le-Mirail et spécialiste de l'Histoire de l'Algérie.


CONFÉRENCES de l'année 2009

15 décembre 2009 : « DU SAHARA EN GÉNÉRAL ET DU TASSILI DES AJJER EN PARTICULIER » par Yves SARTHE ;

La conférence remet en cause des clichés sur le Sahara, émis par des littérateurs emphatiques, des plumitifs avides de sensationnel , des marchands de couchers de soleil sur la dune, … Elle nous montre les contrastes multiples et réels du désert vécu (le sable et le caillou, le plat et la falaise, le calme et le vent, la sècheresse et l'orage, la toile et le toub, le chameau et le bouc, l'eau et le lait, la guerba et la marmite, l'or et le sel, l'esclave et le guerrier, la paix et la razzia, l'hospitalité et le massacre, l'herbe et la datte, j'en passe…) Elle nous plonge dans un passé pré-historique, proto-historique, et aussi plus récent, pour constater, au fil de changements climatiques, de profondes modifications humaines et économiques. Algérianité du Sahara ? Yves SARTHE est algérois. Un produit de l'Université d'Alger. Professeur d'histoire-géographie au temps d'après les colonies à Alger puis à Perpignan. Ses études de géographie ont été particulièrement axées sur le Sahara, avec une fréquentation assidue de l'Institut de Recherches Sahariennes d'Alger. Plus tard, nombreuses incursions dans le Sud algérien, et un « trekking » mémorable au Tassili des Ajjer. La plupart des images de cet exposé proviennent de ces voyages, prolongés par des lectures systématiques. Si on y ajoute son intérêt prononcé pour l'archéologie, pas seulement celle de l'antiquité romaine en Afrique, mais aussi pour la préhistoire, on aura les ingrédients constitutifs de cette conférence.


17 novembre 2009 : « Les oubliés de la guerre d'Algérie » par Raphaël DELPARD ;

Les recherches menées par Raphaël Delpard mettent en lumière des dossiers lourds, restés secrets depuis quarante ans.
• Les témoignages des appelés du contingent prisonniers du FLN qui, pour la première fois, racontent les horreurs de leur détention.
• La fusillade du 26 mars 1962 à Alger, où l'armée française a tiré sur une manifestation pacifiste, tuant 80 personnes et faisant 200 blessés. Les familles ne sont toujours pas parvenues à faire ouvrir une enquête.
• L'abandon des harkis par la France.
• Les enlèvements de militaires et de civils français et musulmans pro-français : 25 000 personnes dont les corps n'ont jamais été retrouvés.
• Le massacre de 2000 Français en une seule journée à Oran, le 5 juillet 1962.
• L'accord secret entre le gouvernement de la métropole et le FLN, dans le but de pousser les pieds-noirs à quitter l'Algérie au plus vite... Des pages brûlantes, révélant des complots et des crimes d'État et montrant comment et pourquoi le silence a été organisé et prolongé par tous les gouvernements qui se sont succédés depuis.


13 octobre 2009 : « Constantine, chef d'oeuvre de la nature et du travail des hommes » par André BRETON ;

La conférence présente le site de Constantine, son histoire géologique et les grands travaux qui ont été nécessaires pour faciliter les communications entre les différents quartiers de la ville et avec l'extérieur. Un site unique au monde et des ouvrages d'art qui forcent l'admiration. Né à Constantine, André Breton fit ses études secondaires au collège moderne, puis au lycée d’Aumale. Il obtint ensuite une licence ès-sciences à la Faculté des sciences d’Alger, puis un doctorat ès-sciences à l’Université de Clermont-Ferrand. Professeur des Universités, spécialiste en micro-biologie, il est aussi le vice-président-fondateur du cercle algérianiste de Clermont-Ferrand.


16 juin 2009 : « La gastronomie des Français d'Algérie » Part de mémoire et transmission des traditions culinaires, par Marie-Jeanne GROUD ;

Part de mémoire par la transmission des traditions culinaires, notre cuisine est le reflet de la vie d'un peuple. Elle contient notre histoire, l'influence du Pays, du climat, les composants de notre population, les habitudes de vie qui avaient déteint les unes sur les autres, et même les relations entre nous tous qui vivions là-bas. Finalement, notre cuisine, c'est le reflet de la société qui s'était formée, sur l'autre rive, souvent sans qu'on s'en rende compte. Elle est une des preuves de la réalité du peuple Pieds-Noirs.
* Les joies de la table en Algérie Française, la convivialité,
* Les plats qui ont une histoire,
* Les plats les plus connus de la communauté PN,
* Quelques vins célèbres de chez nous,
* Le devenir de notre cuisine dans la vie moderne, ...tels sont les thèmes abordés dans notre conférence sur la gastronomie des Français d'Algérie.


12 mai 2009 : « Le Jardin d'Essai du Hamma » par André BRETON ;

Vétéran des grandes œuvres de la France en Algérie Pendant de longues années, le « Jardin d’Essai d’Alger », a accompli sa mission de pépinière centrale du Gouvernement Général, de jardin d’acclimatation de réputation universelle et de merveilleux parc public. Il fut, en outre, le berceau administratif des grands services agricoles, en Algérie. André Breton, qui illustre sa conférence par des dizaines de diapositives, nous parlera bien sûr, de l’exceptionnelle situation géographique du « Jardin d’Essai », évoquera Albert Camus qui en parle dans « le Premier Homme » et Henry de Montherlant qui appréciait tant son calme. Le récit couvrira les 5 grandes périodes historiques que vécut le « Jardin d’Essai »,depuis sa phase d’organisation, en passant par ses différentes gestions, ses périodes d’embellissement et de restauration (1913,1946), et les dernières réalisations de Paul Carra, jusqu’à l’indépendance... André Breton est né à Constantine (en 1936), il fit ses études secondaires au Collège moderne, puis au lycée d’Aumale de Constantine. Il obtint ensuite une licence ès-sciences à la Faculté des sciences d’Alger, puis un Doctorat es-sciences à l’Université de Clermont-Ferrand. Professeur des Universités, spécialiste en micro-biologie à l’Université d’Auvergne, il est aussi le Vice-Président-fondateur du Cercle Algérianiste de Clermont-Ferrand.


5 mars 2009 : « L'Algérie : Objet politique de la France » par Evelyne JOYAUX ;

L'Algérie fut greffée sur la France peu de temps après l'échec napoléonien de 1815, et à l'occasion de la révolution de 1830. Le dualisme français issu de la déchirure des Révolutions, et creusé davantage par les bouleversements politiques du XIXème siècle, explique en partie la façon dont la France métropolitaine appréhendait sa province d'Algérie. Par ailleurs, la modification de la société, le développement de la presse, la naissance de l'opinion publique, l'engagement des intellectuels... renforcent les passions politiques. Ainsi, au fil du temps, le décalage se perpétue et se dramatise entre une réalité algérienne difficile et complexe qui exige une adaptation rapide de la politique aux faits, et l'abstraction du débat idéologique français. L'analyse porte sur ces divers facteurs qui ont conduit toutes les tendances politiques à adopter des attitudes successives contradictoires, en fonction du seul débat d'idées français, et conduisant finalement l'Algérie au chaos. Evelyne JOYAUX est née dans les Hauts-Plateaux - Docteur ès-lettres - Auteur d'un roman "Puisque l'ombre demeure" prix de l'Académie des Arts et Belles Lettres d'Aix en Provence - Auteur de la bande dessinée consacrée à l'histoire de l'Algérie française.


15 février 2009 : « L'Opéra à Oran » par Danielle PISTER ;

Cette conférence nous présente le développement de l'opéra à Oran depuis l'arrivée des Français jusqu'à l'indépendance, en retraçant l'histoire des principaux lieux qui ont servi à la représentation de ces spectacles, le Casino Bastrana depuis 1844 et le théâtre municipal à partir de 1907, sans oublier le théâtre de plein air du Petit-Vichy. Elle montre la fonction d'acculturation et de socialisation jouée par l'opéra dans une société jeune et venue d'horizons différents et présente dans ses grandes lignes le répertoire joué, les artistes, ceux venus de la métropole et ceux que l'Algérie a formés et envoyés dans le monde entier ; elle évoque la dernière année où vie lyrique et évènements tragiques s'interpénètrent. La documentation, faute d'ouvrage spécialisé, se fonde sur des souvenirs personnels et familiaux, et sur les chroniques d'Eugène Cruck « Oran 1956 », Jean-Jacques Jordi « les Espagnols en oranie » et Attias « Oran de tous les jours 2006 », enfin pour illustrer du mieux possible le propos, par des extraits chantés par des artistes s'étant produits à Oran depuis 1907. Danièle PISTER-LOPEZ est née à Oran en 1945, elle a fréquenté assidument l'Opéra d'Oran, et ses souvenirs remontent à l'âge de 4 ou 5 ans. Agrégée de l'université, maître de conférence à l'université Paul-Verlaine de Metz, et directrice du département de lettres modernes de l'UFR, lettres et langues de cette université, elle enseigne la littérature française du 18ème siècle. Elle est également membre du Bureau du cercle lyrique de Metz, pour lequel elle a fait, ainsi qu'à Compiègne, une conférence sur le spectacle de Fra Diavolo, opéra d'Auber. Simple mélomane, elle a contracté à Oran un amour pour l'opéra qu'elle a tenté d'assouvir dans différentes salles françaises ou étrangères : Paris, Nancy, Metz, Strasbourg, Metropolitan opera de New-York, Covent garden à Londres, Kirov à Leningrad (aujourd'hui Marinski de St-Pétersbourg), opéra de Berlin et de Vienne, Teatro la Fenice de Venise, Scala de Milan, Opéra de Wallonie (Liège), Teatro de la Zarzuela de Madrid, et Danièle Pister ajoute : « ...aucune ne m'a consolée d'avoir perdu ma place au poulailler de l'opéra d'Oran... »


20 janvier 2009 : « Si Bab-el-Oued m'était conté » par Raphaël PASTOR ;

Le conférencier : Raphaël PASTOR est né à Bab-el-Oued ; élève du lycée Bugeaud, puis de l'école normale de la Bouzaréah, il est nommé instituteur à Mouzaïaville, puis à Les-Trembles près de Bir-Rabalou. En 1963, il est nommé à Ottange en Moselle à la frontière luxembourgeoise. Puis, il entreprend une carrière universitaire d'enseignant-chercheur qui le conduit à l'université de Nice où il obtient le doctorat es-sciences physiques en 1977. Il devient professeur de chimie organique en 1995 à l'université de Nice. Depuis son départ à la retraite en 2000, il crée le site internet du cercle algérianiste de Nice. Amateur et collectionneur de cartes postales d'Afrique-du-Nord et en particulier de l'Algérie avant l'indépendance, il est responsable informatique d'AFN-Collections, du site et des publications de cette association. La conférence en quelques lignes : Raphaël PASTOR nous décrit avec force détails la construction de Bab-el-Oued, l'évolution de ce faubourg d'Alger et son folklore. Ses propos s'appuient sur une belle iconographie : nous voyons, sur des relevés cadastraux et des cartes postales d'époque, se dérouler l'édification de Bab-el-Oued, des terrains vagues se transformer en bâtiments qui s'agencent en quartiers... En même temps nous découvrons le particularisme de ses habitants.


CONFERENCES de l'année 2008

9 décembre 2008 : « l'oeuvre humanitaire de la France au Sahara » par André SAVELLI, professeur agrégé du Val-de-Grace ;

"Qu'avons-nous fait en Algérie? Rien, aux dires de certains, forts d'un complexe de certitudes. On n'a rien voulu voir, on n'a rien voulu apprendre, du moment qu'il s'agissait d'un phénomène de colonisation condamné sans répit par les médias, condamnation faisant partie des idées dominantes, aspirées pour ainsi dire avec l'air qu'on respire, même si l'on se veut écrivain et philosophe..." Ainsi s'exprime le professeur Xavier YACONO dans la préface de l'ouvrage du professeur GOINARD : "ALGERIE, l'oeuvre française" publiée en 1982. André SAVELLI nous parlera de la médecine française au SAHARA, des médecins militaires installés dans les territoires du sud, donnant leurs soins, avec les médecins civils, aux malades des tribus les plus éloignées, créant dans les oasis infirmeries et hôpitaux, organisant postes de secours et consultations automobiles,... Il nous parlera également de l'exploration scientifique du SAHARA. André SAVELLI est professeur agrégé du Val de Grâce, neuro-psychiatre des hôpitaux, enseignant en criminologie médicale à l'université de Montpellier, et membre de la société médico-psychologique de France.




14 septembre 2008 : « les albums souvenirs de 1930 » présentés par François COLINET ;

En 1930, la France reconnaissait officiellement les bienfaits de la colonisation. Le président de la République Française de l'époque Paul DOUMER préfaçait ainsi l'encyclopédie QUILLET sur l'Algérie : « La France peut, avec fierté, présenter au monde son empire colonial. L'étendue en est immense ; sa richesse, grande déjà, ouvre à l'avenir des possibilités sans fin. Que d'effort, que d'héroïsme n'a-t-il pas couté ! ». A la même époque, l'album-souvenir édité par Edmond CHAPPUIS dressait un bilan de cent ans de présence française en Algérie. Le cercle algérianiste de Grenoble vous propose de découvrir cet album dans une première présentation, consacrée au Vieil Alger d'avant la conquête, à ses rues, ses habitants, ses casernes, et plus particulièrement à ses forts.


10 juin 2008 : « Le cinéma en Afrique du Nord » par Mr. Serge DOMENECH ;

Serge DOMENECH : Né à Pointe-Pescade (Alger St-Eugène) en 1943, il est expédié de façon autoritaire en métropole en juin 1962. Il épouse en 1964 une « pied-noir » (native de Bab-el-Oued), et s'installe à Grenoble de 1964 jusqu'en 1972, puis à Marseille. Avant son départ de Grenoble, il a été pendant quelques temps secrétaire de la section ANFANOMA. Autrefois Courtier et Agent d'Assurance, il occupe aujourd'hui sa retraite en tant que Trésorier du cercle algérianiste de Marseille et administrateur de la maison des rapatriés de Marseille. La conférence : Il s'agit de la projection d'un film documentaire sur le cinéma en Afrique du Nord de ses débuts jusqu'en 1962, qui comprendra des extraits de films tournés en AFN avec défilement d'acteurs et d'actrices nés là-bas ou ayant eu une grande attache avec cette terre. La projection sera suivie d'une conférence sur l'histoire du cinéma en AFN (films, acteurs, réalisateurs, salles de cinéma...) suivie de commentaires sur les acteurs de « chez nous ».


6 mai 2008 : conférence-rencontre avec Claude GRANDJACQUES auteur du livre "des miages aux djebels" ;

Au travers de quatre destins familiaux, le conférencier nous fournit un témoignage passionné et passionnant sur la guerre d'Algérie. En faisant revivre les souvenirs des mois passé sur cette terre de conflits, Claude GRANDJACQUES nous fait partager une histoire riche d'émotions et de pudeur. Son récit, tout comme ses conférences, affirment une volonté déterminée de défendre la mémoire de ses compagnons combattants, dont certains hélas ne sont pas revenus. « Des Miages aux Djebels » est un témoignage à hauteur d'hommes de quatre jeunes issus de la même lignée, subjugués par les Miages, l'arrête glacière qui domine leur village, qui cherche à restituer le contexte avec ses enjeux et à présenter, de la façon la plus objective possible, ce qu'ont vécu bien des militaires et la plupart des appelés. Bernard, Claude, Alain et André, alors qu'éclate la guerre d'Algérie, se préparent à entrer dans la vie active. Tour à tour, ils vont être appelés à porter les armes sur une terre de combat sous des couleurs différentes : les Rappelés, la Légion, les Chasseurs alpins ou les SAS au service de la population. Alain ne reviendra pas. Associé aux interrogations personnelles et morales de ces jeunes, le lecteur va non seulement parcourir les djebels en leur compagnie et partager le quotidien de leurs unités, mais situer les changements de cap politique qui ont accompagné ce désastre humain.


8 avril 2008 : « L'attentat de Mers-el-kebir » par Mr. Jean-Pierre RIERA ;

En juillet 1940, alors que la France vaincue négoçiait un armistice avec l'Allemagne, Wiston Churchill décide de déclencher l'opération « catapult », qui visait à désarmer la flotte française invaincue, dans la crainte de la voir tomber entre les mains des allemands. Le 3 juillet 1940, les cuirassés la « Bretagne », le « Strasbourg », le « Dunkerque », et le « Provence », et le transporteur d'avions « Commandant-Teste » sont amarrés dans la rade de Mers-el-Kébir à l'Ouest d'Oran. L'amiral Gensoul, commandant l'armada française reçoit alors un ultimatum de son homologue anglais l'amiral Sommerville. Suite au refus catégorique de Gensoul, les anglais n'hésitent pas à bombarder les bateaux français qui, à quai et chaudières éteintes, n'avaient aucune chance d'échapper à l'agression. Cet attentat entraînera la mort de 1300 marins bretons.

Le conférencier : Jean-Pierre RIERA Né à Oran en 1929, il y fait ses études, et devient chirurgien-dentiste en 1953. Il exerce à Oran 108, rue Général-Leclerc (ex rue d'Arzew), et à Rio-Salado. En 1963, il s'installe à Aniane (Hérault) puis définitivement à Montpellier, il prend sa retraite en 1974. Il fait son service militaire à Sidi-bel-Abbès, à la légion étrangère à sa demande. Rappelé au titre des opérations de maintien de l'ordre en Algérie en 1955, il sert à l'hôpital militaire Baudens, puis dans une compagnie rurale à Tiaret. Il est titulaire à titre militaire de la médaille AFN. Il a réalisé des films : « Souvenirs d'enfance », « le communisme, souvenirs et témoignages » et « le centenaire, histoire vraie des 50 dernières années de la France 1936-1990 » édités par les éditions JP MONDIAL FILMS.


4 mars 2008 : « Un peuple né en exil », par Mr. Jean-Pierre HOLLENDER ;

Après une explication du phénomène d'immigration des français vers l'Algérie et leur éparpillement, le conférencier démontre que la notion de peuple Pieds-Noirs n'a pu naître en Algérie et que la prise de conscience du fait « Pied-Noir » est née sur la terre d'exil devant l'incompréhension et parfois même le rejet de la « mère » patrie. Présentation du conférencier : Jean-Pierre HOLLENDER Né le 27 janvier 1937 à Constantine. Pied-Noir à la quatrième génération d'une famille originaire de Moselle, exilée dans le constantinois à la suite de la défaite de 1871. Il fait des études de lettres classiques au lycée de Constantine puis de droit à la faculté d'Alger (certificat de législation nord-africaine et de droit musulman appliqué). Son sursis est résilié à la suite des journées des barricades de 1960. Rapatrié en Métropole en septembre 1962. Cadre de banque de 1963 à 1974. Il crée en 1974 la première maison d'édition au service des écrivains d'Afrique du Nord et ce jusqu'à ce jour.


21 janvier 2008 : « présentation de sites internet pieds-noirs » par François COLINET ;

Quelles seraient la mémoire et l'expression de notre communauté sans ce media moderne et libre qu'est internet ? Alors que la télévision et la presse nous discréditent journellement, nous sommes en mesure sur nos sites de répondre à nos détracteurs, et surtout de témoigner au monde entier de ce qu'était notre vie au temps de l'Algérie Française. Notre secrétaire vous présentera quelques sites en video-projection, et donnera, pourquoi pas, à ceux qui ne sont pas équipés, l'envie de se doter d'un ordinateur...


CONFERENCES de l'année 2007

10 décembre : « Le cheval barbe » présenté par Mme Christine MAYEUR ;

Dès les débuts de la conquête de l'Algérie, la cavalerie française adopte le cheval barbe (cheval berbère), résistant à toute épreuve, pour la remonte de ses troupes. Seront créés en Algérie française les « établissements hippiques », véritables haras militaires, spécialisés dans le cheval barbe. Madame Christine MAYEUR, membre du cercle algérianiste de Grenoble, cavalière passionnée qui élève des chevaux barbe en Isère, nous parlera de ce sympathique animal. Deux films d'archives viendront compléter cette présentation...


23 octobre 2007 : « L'Algérianisme » par le président fondateur du cercle algérianiste Maurice CALMEIN ;

Un mot, une idée, des hommes, telle est la première définition que l'on peut donner de l'Algérianisme. Le mot ne date pas de 1973, année de la création du cercle algérianiste, mais de l'entre-deux-guerres. On le doit en fait à Robert RANDAU qui, dès 1920, entreprit, avec Jean POMIER, Louis LECOCQ, Louis BERTRAND, pour ne citer que les plus illustres, de dégager la personnalité authentique de la culture algérienne. L'association des Ecrivains Algériens, le grand prix littéraire de l'Algérie, la revue « Afrique », furent les premières structures qui permirent à cette âme algérienne de s'épanouir... Maurice CALMEIN est né le 6 décembre 1947 à Oran ; diplômé de l’Institut d’études politiques de Toulouse, il fait carrière dans le Groupe France Télécom dont il est nommé directeur de la communication interne en 1988 ; il a été président de l’Amicale universitaire Pieds-Noirs (AUPN) de 1967 à 1969. Il fonde le FNR Jeunes en 1969. Il crée le Cercle Algérianiste en 1973 et le préside jusqu’en 1985 ; il devient ensuite président du Haut comité de l’Algérianisme jusqu’en 2002 ; il crée en 1991 l’association humanitaire SOS Outre-Mer qu’il préside depuis. Il est également président d’honneur de l’association Souvenir des Français disparus en Algérie. Chevalier de la Légion d’Honneur à titre associatif, et Chevalier de l’Ordre national du Mérite à titre professionnel, Maurice CALMEIN est également maire de la commune de Caussou, dans l’Ariège. Auteur de plusieurs publications : éditoriaux dans la revue L’Algérianiste (de 1973 à 1986) ; « Les associations Pieds-Noirs » (édité par SOS Outre-Mer en 1994) ; « Dis, c’était comment l’Algérie française ? », avec Christiane Lacoste-Adrover (Ed. Atlantis, 2002, réédité en 2005) ; plusieurs ouvrages sur l’Ariège.


25 septembre 2007 : « Le Roi de France Charles X et l'Algérie Française », par Mr Roland COURTINAT ;

Le 15 juin 1830, de 11 vaisseaux de haut bord, 20 frégates, 36 bâtiments légers et 500 bateaux de transport, 36 000 soldats débarquaient à Sidi-Ferruch avec un matériel considérable, en armement et ravitaillement pour les hommes et les équipages. Il avait suffi de 3 mois à Charles X pour préparer et réussir cette opération, en dépit de l'opposition polymorphe de l'Angleterre qui s'exerçait diplomatiquement auprés des puissances européennes intéressées à l'amoindrissement de la France en subventionnant la presse d'opposition, et de l'appui de son consul au dey d'Alger (alors que dès les premiers engagements, tous les diplomates européens se réfugièrent auprés de l'armée française, l'anglais soutint le dey de sa présence, l'encourageant et l'aidant à résister jusqu'à sa réddition). Il convenait désormais de mettre un terme aux razzias, pillages, esclavages pratiqués par les barbaresques. Louis XIV par 9 fois de 1663 à 1683 avait fait bombarder Alger. Les Espagnols aprés s'être emparés d'Oran, la perdaient peu aprés. Les pays directement concernés par les exactions des Turcs et de leurs sujets subissaient dans une totale apathie leur terrorisme et pour obtenir la paix tentaient de négocier et en tous cas payaient tribut à la "régence". En 1800, 30 000 esclaves chrétiens dont 6 000 Français étaient proposés à la vente - nus - sur le marché d'Alger. Charles X décide d'en finir avec l'arrogance du dey...


24 avril 2007 : « l'Europe et la Turquie » par Mr Christian GUIZONNIER ;

L'entrée éventuelle de la Turquie dans l'union européenne pose de nombreux problèmes. Plusieurs raisons, toutefois, militent en faveur de son adhésion.
* la Turquie fait partie de l'OCDE et de l'OTAN, dont son armée puissante protège efficacement depuis des années son flanc Sud. Son modèle musulman « laïc » pourrait finir par déteindre sur son voisinage en proie aux extrémismes religieux.
* La Turquie fait des efforts énormes pour mettre sur pied une vraie démocratie, etc, etc... 

Toutefois, il y a autant de bonnes raisons qui s'opposent à son entrée :
* Sa géographie, la Turquie est un pays d'Asie, l'accepter, c'est ouvrir la boîte de Pandore de l'élargissement : Où sont donc les frontières de l'Europe ?
* L'Europe ne peut renier ses racines judéo-chrétiennes sans perturber le fragile équilibre des institutions de l'Europe des vingt-sept (au 1/1/2007).
* Les conséquences financières de l'intégration de la Turquie sont colossales, etc, etc...

N'y-a-t-il donc pas une solution intermédiaire ? Si, elle existe, c'est ce qu'on appelle le partenariat privilégié », mais la Turquie a fait savoir qu'elle n'en voulait pas. La Turquie n'a pas fini de nous préoccuper. De toute façon il faudra se décider par vote dans 2 ans, d'ici là, bien des choses peuvent se passer. Attendons donc.

Le conférencier : Chistian GUIZONNIER né le 27 juin 1931 à Vendôme. Etudes : Lycée Michel-Montaigne de Bordeaux (1938 à 1950) ; Reçu au concours de St-Cyr - Coëtquidan le 5 octobre 1950, promotion Extrème-Orient ; Indochine de 1954 à 1957, chef de commando d'avril à juillet 1954 ; Instructeur à St-Cyr de 1957 à 1960 ; En Algérie, commandant d'une compagnie d'appelés au 20 ème bataillon de chasseurs portés dans l'Ouarsenis, maintien de l'ordre à Mostaganem (61 à 62) ; Instructeur à l'école d'infanterie de St-Maixent de 1962 à 1967 ; Etat major des forces armées en Allemagne de 1967 à 1972 ; Officier de liaison instructeur à l'école d'infanterie anglaise de Warminster (GB) de 1972 à 1975 ; Commandant en second du 19 ème groupe de chasseurs à Villinger (Allemagne) de 1975 à 1978 ; Adjoint au général chef de la Mission Française Militaire auprès du Groupe d'armes centre à Heidelberg ( Allemagne) poste interallié ; Attaché des forces armées près l'Ambassade de France à Helsinki (Finlande) de 1982 à 1985 ; Chef de Bureau l'Etat Major de la IV ème région militaire de Bordeaux de 1985 à 1988 ; Mise à la retraite avec le grade de colonel le 28 juin 1988. Carrière civile : Professeur d'anglais de 1988 à 1992, professeur d'histoire de 1992 à 1996 dans un cours privé à Bordeaux.


19 juin 2007 : « La Kahena princesse berbère », par Mr José CASTANO ;

La fabuleuse épopée de cette Jeanne d'Arc berbère qui s'opposa au VII ème siècle à l'invasion arabe de l'Afrique du Nord Quinze ans après la mort du Prophète Muhamad, les armées arabes abordaient l'Afrique du Nord. Ce pays, jadis transformé par la civilisation romaine, en partie conquise à la foi chrétienne, va entrer dans l'ensemble, de jour en jour agrandi du monde musulman. C'est alors, que pour faire face à l'envahisseur, une femme va organiser la résistance berbère, réaliser la difficile unité du Maghreb et infliger aux cavaliers arabes de cuisantes défaites. Celle-ci, connue dans l'histoire sous le nom de « La Kahéna », avait un caractère sacré. Il signifiait, la sorcière, la prêtresse, la divineresse. Elle possédait en effet, un don prophétique et était vénérée de son peuple. Mais ses succès mêmes causeront sa chute. Durcie par les victoires dans une orgueilleuse intransigeance, ne vivant plus que pour son clan, cette femme, si longtemps écoutée et obéie, ne pourra maintenir l'unité berbère et juguler les séculaires rivalités entre tribus. Dès lors, elle prédira son propre destin et, cernée par la trahison, verra dans un ultime baroud d'honneur tomber les meilleurs de ses compagnons. L'islamisation de l'Afrique du Nord était en marche... C'est en s'appuyant sur les travaux des plus éminents historiens que le conférencier retrace avec l'émotion, l'amour et la passion qu'on lui connaît pour sa terre algérienne, l'extraordinaire épopée de cette « Jeanne d'Arc berbère » qui incarna avec tant de grandeur la folie d'indépendance et la fierté passionnée d'un peuple.


22 mai 2007 : « Histoire et désinformation à propos de l'Algérie », par Mr Jean MONNERET ;

Né en 1939 à Maison-Carrée, Jean MONNERET est Docteur en Histoire. Il a vécu une grande partie des évènements décrits et a eu un accès exceptionnellement large aux archives de l'époque. Après une carrière classique dans l'enseignement, il a fait des études d'Arabe et s'est spécialisé dans l'analyse d'un conflit qui continue de marquer l'Histoire de la France et de l'Algérie. Vient de paraître dans la collection « graveurs de mémoire » : « Mourir à Alger » « Eté 1962 » Disponible en librairie : « La phase finale de la guerre d'Algérie », « Réplique à l'amiral de Gaulle » (préface d'Henri-Christian GIRAUD). Jean MONNERET a fait paraître des articles dans Le Point du 8 février 2002 : « l'Histoire cachée des disparus ».


20 mars 2007 : « Le souvenir est une Patrie », présentation par François COLINET des affiches de l'éditeur Baconnier, sur des textes de Gabriel AUDISIO dits par Mr Maurice LETHURGEZ ;

Réunies miraculeusement, ces affiches publicitaires font partie du patrimoine culturel des Français d'Algérie. Lithographies originales, œuvres d'artistes comme Charles BROUTY, Paul-Elie DUBOIS, Roger BRODERS, Jacques MAJORELLE... elles nous parlent de la mise en valeur de l'Algérie jusqu'en 1962, et sont les précieux témoins de la présence française dans ce pays. Cette présentation originale, réalisée avec l'aimable autorisation de la famille BACONNIER, est portée par la poésie de Gabriel AUDISIO dite par Maurice LETHURGEZ. Un moment de véritable bonheur, un retour imaginaire plein d'émotion dans le pays que nous avons aimé passionnément.


6 février 2007 : « vie et œuvre du violoncelliste Robert Neri » par Mr Hervé CORTES ;

Robert Néri est né à Alger en 1887, au sein d'une nombreuse famille de musiciens. Son père fut violon solo de l'opéra de Paris puis d'Alger. Il fut l'élève de Pablo Cazals à Paris en même temps que Gaspar Cassado. Violoncelle solo de l'opéra de San-Rémo, il fut admis à celui de Monte-Carlo, mais ne put occuper ce poste en raison de sa mobilisation au 2ème Zouaves à Oran. Après avoir exercé à l'opéra de Lyon, il fit partie du quatuor Capet en France, puis revint définitivement à Alger après la guerre de 14-18. Robert Néri fut le familier de Camille Saint-Saëns, à qui il donna des cours de violoncelle, et qui lui fit créer son fameux concerto N°1 qu'il interpréta pour la première fois à Alger. A la mort de Saint-Saëns, Néri jouera "le cygne" à la demande du maître. Vincent d'Indy avec lequel il se produisit en concert, lui prodigua également de nombreuses marques d'amitié et d'estime. A Alger, Robert Néri fut violoncelle solo de la radio et de la télévision française, professeur au conservatoire et aux beaux arts d'Alger. Il fonda le quatuor "pro musica" de la radiodiffusion, qui connut de retentissants succès. Les nombreux élèves de Robert Néri ne se comptaient plus (Gaston Fiorini, Georges Ivorra, Georges Miossec...) Ces derniers formèrent spontanément un quatuor de violoncellistes, qu'il dirigeait, comme autrefois à Alger "le quatuor des Issambres". Il s'est retiré en 1962 à Sainte-Maxime, où il meurt en 1974 à l'âge de 87 ans, laissant aussi une œuvre de tableaux et dessins qui témoignent de ses grandes facultés artistiques.


9 janvier 2007 : « Une maman pied-noir raconte l'Algérie a ses petits enfants », projection de photos-souvenirs et commentaires ;